«Y͟o͟u͟ c͟a͟n͟n͟o͟t͟ b͟e͟ t͟h͟e͟ w͟i͟n͟n͟e͟r͟ b͟e͟c͟a͟u͟s͟e͟ y͟o͟u͟ a͟r͟e͟ n͟o͟t͟ r͟e͟a͟d͟y͟ t͟o͟ w͟i͟n͟. A͟n͟d͟ t͟h͟e͟r͟e͟ i͟s͟ n͟o͟ s͟h͟a͟m͟e͟ i͟n͟ t͟h͟a͟t͟.» (Antiope à Diana)
Je crains que pour la plupart, vous me connaissiez déjà, même sans le savoir. Mais pour vous raconter mon histoire, il faut revenir bien des millénaires avant la naissance de Jésus Christ, lorsque les Anciens Dieux régnaient.
Zeus a créé l’Humanité. Et Arès, Dieu de la Guerre, était là pour corrompre les Hommes avec sa violence et sa méchanceté. Alors, pour le contrer, Zeus a créé les Amazones. Des femmes guerrières, immortelles, faites pour apporter la paix grâce à leur amour et leur compassion. A cette époque, il y avait les Amazones, les Dieux, les Atlantes, et finalement les Hommes. L’entente entre ces peuples a toujours été compliquée, mais ils sont arrivés à combattre ensemble, une fois. Et ils ont triomphé. Après cette victoire, Arès a continué sa corruption, mais d’une façon plus violente, au point que les Hommes ont réduit à l’esclavage les Amazones qu’ils aimaient tant. Mais, une femme ─ma mère─, Hippolyte, a fondé une rébellion, et elles se sont battues pour leur liberté. Finalement, Zeus a banni Arès, qui avait déjà tué de nombreux Dieux, du monde des Hommes. Et pour les Amazones, il a créé Themyscira. Une île cachée dans la Mer Méditerranéenne, invisible pour les autres, ainsi nous pourrions vivre en paix. Cette histoire a bercé mon enfance, et elle reste une de mes favorites à raconter. Mais je n’ai pas toujours eu tous les détails de celle-ci. Ma mère pensait me protéger, mais la seule manière de protéger quelqu’un, c’est en étant honnête avec.
Mais au cas où Arès reviendrait, Zeus a créé une arme. La tueuse des Dieux. Et à la création de Themyscira, 3 000 ans avant la naissance de Jésus Christ, je suis née. Hippolyte me disait toujours qu’elle m’avait faite d’argile, et qu’elle avait supplié Zeus de me donner vie, et c’est comme ça que je suis devenue une enfant. La seule de l’île. Je regardais les amazones s'entraîner chaque jour, sans pouvoir en faire de même. Ma mère me disait que c’était trop dangereux, que ce n’était pas pour moi, sa seule héritière. Mais, par chance, sa commandante Antiope, voulait que je devienne une guerrière aussi. Alors, nous nous sommes entraînés en secret, jusqu’à ce que ma mère l’apprenne. Et finalement, j’ai pu m’exercer devant elle.
«Y͟o͟u͟ h͟a͟v͟e͟ b͟e͟e͟n͟ m͟y͟ g͟r͟e͟a͟t͟e͟s͟t͟ l͟o͟v͟e͟. T͟o͟d͟a͟y͟, y͟o͟u͟ a͟r͟e͟ m͟y͟ g͟r͟e͟a͟t͟e͟s͟t͟ s͟o͟r͟r͟o͟w͟.» (Hippolyte à Diana)
Le jour qui a basculé ma vie, est le 6 novembre 1918, durant la première guerre mondiale. Le jour où Steve Trevor, poursuivi par des allemands, est apparu sur l’île. Et avec lui, la guerre. Ce jour-là, nous avons perdu Antiope. Les Amazones n’étaient pas enchantées de le voir, surtout qu’il a menti, avant d’être sous l’influence du lasso de Hestia. Mais quand je l’ai vu, j’ai su qu’il a été ma chance pour accomplir mon destin. Je ne savais pas encore en quoi consistait mon destin, mais je sentais que j’étais née pour accomplir quelque chose d’important. Il nous a raconté qu’il était un espion, car au-delà de l’île, une guerre mondiale se produisait. Les allemands, contre le reste du monde, a priori. Il cherchait à déjouer les plans de Ludendorff, et du Docteur Poison. J’ai su que derrière cette guerre, il ne pouvait n’y avoir qu’Arès. Alors, nous sommes partis. La nuit de notre départ, j’ai volé la Tueuse de Dieux, une armure de combat, et un bouclier. Ma mère nous a surpris. Elle savait ce que je comptais faire, et elle ne m’en a pas empêché. Comme dernier cadeau, elle m’a donnée la tiare d’Antiope, la plus grande guerrière de leur île.
J’allais enfin découvrir le Monde des Hommes. Et, à première vue, Londres était horrible. J’ai accompagné Steve dans des salles remplies d’hommes, qui me regardaient comme si je n’étais qu’une moins que rien. Et les tenues que les femmes devaient mettre, étaient… Absolument pas pratiques pour le combat. Nous sommes restés peu de temps à Londres, juste assez pour que Steve constitue sa plus fine équipe, pour partir tout droit vers la guerre. Dans une taverne locale, nous avons trouvé Sameer et Charlie. A notre plus grande surprise, un membre du conseil de guerre britannique, Morgan, s’est joint à nous. Il nous a donné de l’argent, et nous a aidé à nous rendre jusqu’en Belgique, où nous avons complété notre groupe avec le Chef, un homme d’origine amérindienne.
C’est là-bas que Wonder Woman est née. Quand j’ai vu la misère de ces gens, bloqués depuis des mois, je n’ai pu que réagir. Il s’agissait d’un No Man’s Land, personne ne pouvait bouger, sous risque de mourir. Mais je ne suis pas un Homme. Je suis une amazone. Je leur ai permis de passer les différents terrains, et j’ai libéré de la peur de nombreux habitants. Un photographe nous a même pris en photo, et c’est à ce moment que j’ai réalisé la beauté du Monde des Hommes. Le soir venu, Charlie a chanté, Sameer était content aussi. Steve était encore nerveux, mais il s’est mis à neiger. Et nous avons dansé. Et dans cette danse, ma main complétait parfaitement la sienne, nos corps répondaient instinctivement l’un à l’autre. Même dans les précédents combats, il a compris qui j’étais, avant même que je ne le réalise. C’est ce soir-là, sous la neige, dans un village belge, que je suis tombée amoureuse de Steve Trevor. Cela peut sembler être un détail stupide, sans la moindre importance, mais croyez-moi : si je n’avais pas aimé cet homme, beaucoup de choses auraient été différentes.
«I͟ c͟a͟n͟ s͟a͟v͟e͟ t͟o͟d͟a͟y͟, b͟u͟t͟ y͟o͟u͟ c͟a͟n͟ s͟a͟v͟e͟ t͟h͟e͟ w͟o͟r͟l͟d͟.» (Steve Trevor à Diana)
Avec les informations que nous avions, à mes yeux, Ludendorff était Arès. Cela ne pouvait être personne d’autre. Steve voulait le piéger, y aller avec plus de fourberie. Moi, je voulais le tuer. Je n’ai pas écouté Steve, je suis allée à ce gala. Il m’a empêché de tuer Ludendorff, et il a relâché du gaz sur un village entier. Personne n’a survécu. J’en ai voulu à Steve, j’ai pensé que lui aussi était corrompu par Arès. Je pensais être la seule personne capable de sauver tout le monde. Alors, nous sommes arrivés à la fin du plan : combattre Ludendorff. Je l’ai tué, et ça n’a rien changé. Le monde a continué d’être en guerre. Peut-être que les Hommes devaient nécessairement être mauvais, peut-être était-ce leur choix. Steve pouvait aussi être corrompu, volontairement. Parce qu’il a tué aussi, pour cette guerre. Il a menti. Il ne voulait pas croire que j’avais raison, et qu’Arès était le seul coupable.
Mais j’avais raison. Je ne pensais juste pas à la bonne personne. Patrick Morgan, notre faux allié, s’est avéré être Arès. Et c’est lui qui m’a appris la vérité sur qui j’étais. La fille de Zeus et Hippolyte, une amazone et une demi-déesse. La Tueuse de Dieux n’a jamais été une épée, mais moi. J’ai cru ne jamais arriver à le combattre. Pendant un instant, la colère s’est emparée de moi. J’ai frappé, encore et encore. Jusqu’à voir Steve. Mes tympans étaient momentanément percés, je n’entendais pas bien ce qu’il disait. Et puis, soudainement, j’ai vu l’avion explosé. L’avion avec Steve dedans. Et je me suis rappelée de ses adieux. Je n’étais pas la seule personne capable de sauver le monde, et il me l’a montré. Sans mon amour pour Steve Trevor, j’aurais été corrompue aussi. A part Arès, mon frère, je n’ai fait de mal à personne d’autre lors de ce combat. Le combat qui aurait dû mettre fin à tous les autres. Mais Steve avait en partie raison. Parfois, les Hommes choisissent le mal. Mais il m’a appris la plus belle des leçons : ils sont capables de faire le bien, autant qu’ils font le mal. Tant que je me rappellerai de lui, je me rappellerai qu’il y a de la bonté et de la gentillesse dans ce monde. Mais son sacrifice a ébranlé mon être,, au point que Wonder Woman n’est resté qu’un mythe dans les esprits.
J’aimerais dire que je n’ai pas abandonné. J’aimerais dire que j’ai gardé la tête haute pendant tout ce temps, mais ça n’a pas été le cas. De temps en temps, la figure héroïque dont le monde avait besoin, est réapparue. Mais la plupart du temps, je n’étais que Diana Prince. J’ai été entraînée à être une guerrière, mais nous ne sommes jamais préparés pour le deuil, la perte. Et le regret. Je n’ai pas pu sauver un village entier, que j’ai vu mourir sous mes yeux. Je n’ai pas pu sauver Steve. Le monde a continué de souffrir, même après la disparition d’Arès. Mais ma mère n’avait pas raison pour autant : ce monde mérite d’être défendu, pour les gens bien qui y sont. Appelez-moi optimiste, ou idéaliste, je sais que beaucoup ne partagent pas mon avis, mais je peux bien croire pour ceux qui n’y arrivent pas.
J’ai vaguement participé à la seconde guerre mondiale. Je crois que certaines personnes ont reconnu cette femme qui a libéré tout un No Man’s Land. Au fil des années, j’ai exercé différents métiers. J’ai vécu quelque temps à Londres, et puis, Charlie, Chef et Sameer sont morts. Et finalement, mon amie Etta, qui a été la secrétaire de Steve, est morte. Ça a signé mon départ pour d’autres horizons.
«I͟’v͟e͟ n͟e͟v͟e͟r͟ w͟a͟n͟t͟e͟d͟ a͟n͟y͟t͟h͟i͟n͟g͟ m͟o͟r͟e͟. B͟u͟t͟ h͟e͟’s͟ g͟o͟n͟e͟… A͟n͟d͟ t͟h͟a͟t͟’s͟ t͟h͟e͟ t͟r͟u͟t͟h͟. A͟n͟d͟ e͟v͟e͟r͟y͟t͟h͟i͟n͟g͟ h͟a͟s͟ a͟ p͟r͟i͟c͟e͟. O͟n͟e͟ I͟’m͟ n͟o͟t͟ w͟i͟l͟l͟i͟n͟g͟ t͟o͟ p͟a͟y͟. N͟o͟t͟ a͟n͟y͟m͟o͟r͟e͟. T͟h͟i͟s͟ w͟o͟r͟l͟d͟ w͟a͟s͟ a͟ b͟e͟a͟u͟t͟i͟f͟u͟l͟ p͟l͟a͟c͟e͟ j͟u͟s͟t͟ a͟s͟ i͟t͟ w͟a͟s͟… a͟n͟d͟ y͟o͟u͟ c͟a͟n͟n͟o͟t͟ h͟a͟v͟e͟ i͟t͟ a͟l͟l͟. Y͟o͟u͟ c͟a͟n͟ o͟n͟l͟y͟ h͟a͟v͟e͟ t͟h͟e͟ t͟r͟u͟t͟h͟. A͟n͟d͟ t͟h͟e͟ t͟r͟u͟t͟h͟ i͟s͟ e͟n͟o͟u͟g͟h͟. T͟h͟e͟ t͟r͟u͟t͟h͟ i͟s͟ b͟e͟a͟u͟t͟i͟f͟u͟l͟. S͟o͟ l͟o͟o͟k͟ a͟t͟ t͟h͟i͟s͟ w͟o͟r͟l͟d͟ a͟n͟d͟ l͟o͟o͟k͟ a͟t͟ w͟h͟a͟t͟ y͟o͟u͟r͟ w͟i͟s͟h͟ i͟s͟ c͟o͟s͟t͟i͟n͟g͟ i͟t͟. Y͟o͟u͟ m͟u͟s͟t͟ b͟e͟ t͟h͟e͟ h͟e͟r͟o͟. O͟n͟l͟y͟ y͟o͟u͟ c͟a͟n͟ s͟a͟v͟e͟ t͟h͟e͟ d͟a͟y͟.» (Diana à Maxwell Lord)
Passons directement en 1984. J’habitais Washington D.C., en tant qu’anthropologue des anciennes civilisations méditerranéennes au Smithsonian Institute. Une nouvelle employée, Barbara Minerva, travaillait sur des objets volés, et plus précisément la “Pierre de Rêve”. Une légende racontait que nous pouvions exaucer un vœu, et qu’il serait réalisé. J’ai fait mon vœu sans même m’en rendre compte. Je ne l’ai pas formulé à voix haute, mais je savais ce que je voulais : retrouver Steve. Le soir même, il était au même gala que moi. Ce n’était pas vraiment lui ─il avait l’apparence d’un autre homme, mais il m’a dit ses derniers mots. Et après, tout ce que je pouvais voir, c’était Steve.
Je ne dirais pas que cette fois-là, j’ai combattu une mauvaise personne. Des mauvaises personnes. En vérité, je suis attristée de les avoir combattu, et j’espère qu’ils ont pu trouver un moyen de vivre leur rêve par la suite. Maxwell Lord, un entrepreneur qui voulait un peu trop réussir pour que son fils soit fier de lui, a souhaité devenir la Pierre. Ainsi, il pourrait exaucer les vœux de tout le monde. Mais ce que nous ne savions pas, et que j’ai appris plus tard, c’est qu’en échange de ce que nous désirons le plus, elle nous prend ce qu’on a de plus cher au monde. En faisant mon vœu de retrouver Steve, j’ai commencé à perdre mes pouvoirs. Maxwell perdait sa santé et son temps consacré à son fils, et Barbara perdait ce qui faisait d’elle une personne gentille et douce car elle voulait être comme moi, sans savoir ce que cela signifiait.
Qu’est-ce qui est pire que de regarder la personne que vous aimez, se sacrifier une fois ? Le regarder se sacrifier une seconde fois, pour le monde. Je ne voulais pas renoncer à mon vœu. Pour une fois, je voulais être heureuse, avec lui. Je voulais me choisir. Mais ce n’était pas vraiment lui. Pour revenir dans notre monde, il avait dû voler le corps de quelqu’un, sans même le savoir. Et nous aurions dû être heureux, en voyant le monde devenir fou. Tout le monde faisait des vœux grâce à la diffusion de l’émission de Lord à la télé, et le Monde des Hommes, dans lequel j’ai trouvé tellement de beauté, n’était plus celui que j’aimais. J’ai renoncé à mon vœu. J’ai renoncé à Steve. J’ai enfilé une armure symbolique pour les Amazones : l’armure de la guerrière Asteria, qui s’est sacrifiée pour que les Amazones puissent s’enfuir sur Themyscira, et je suis allée raisonner Barbara et Maxwell Lord. Je leur ai fait voir la vérité, et comprendre qu’un beau mensonge n’est pas mieux que la vérité.
Après cette aventure, les années ont continué à passer. J’ai remplacé ma première épée par l’Épée d’Athéna, faite pour créer des créatures des autres mondes.

A ECRIRE ; Batman vs Superman & Justice League